Mémoire

Philosphie de l'esprit

Mary et les couleurs (Franck Jackson)
Philosophie de l'esprit - Nancy2
Licence Informatique Sciences Cognitives

 

 

 

Mary et les couleurs (Franck Jackson)

 

Dumont Nicolas

 

Philosophie de l'esprit / Licence Informatique Sciences Cognitives

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nancy 2

2007/2008


Sommaire

 

Introduction. 3

Le fonctionnalisme. 4

Le fonctionnalisme de la machine. 4

Franck Jackson. 6

« Mary et les couleurs ». 7

Analyse. 8

Développement 9

Mon opinion. 10

Conclusion. 13


Introduction

 

« Mary et les couleurs » est un exemple imaginé par Franck Jackson. Il est aujourd'hui un des principaux arguments contre le fonctionnalisme, plutôt contre le fonctionnalisme de la machine[1].

 

Voici une introduction pour le moins délicate à comprendre ! Pourtant je crois que c'est autour de cette première phrase que devrait porter l'intégralité du document.

En effet, avant de vous exposer mes propres idées, je crois bon d'établir clairement les définitions de chacun des objets évoqués si dessus. Moi-même, n'étant pas philosophe de l'esprit, j'ai du passer par une longue période de recherches et d'apprentissages avant de pouvoir prétendre « maîtriser le sujet »[2].

 

Pour commencer je pense qu'une explication du fonctionnalisme - et surtout du « fonctionnalisme de la machine » - peut être des plus nécessaires. Bien que le concept soit largement répandu et que beaucoup en connaissent déjà les principes, je vais tenter d'en dresser ici un rapide portait.

 

Je continuerai en parlant de Franck Jackson. Au début de ma rédaction je n'avais jamais entendu parler de ce philosophe, ni de ses idées sur la notion d'esprit. C'est pourquoi la seconde partie est axée sur sa vie et ses travaux.

 

Enfin vous possèderez toutes les connaissances suffisantes pour bien comprendre l'argument du savoir de Jackson : « Mary et les couleurs ». Je vous le présenterai avant de tenter de vous l'expliquer.

 

Enfin dans une dernière partie je présenterai les différentes idées issues du travail de Jackson. Je parlerai des arguments, pour ou contre, ajouter pour compléter « Mary et les couleurs » et enfin je conclurai avec mes opinions sur la question.


Le fonctionnalisme

 

            « Nouveau » concept né à la fin du XIXième  siècle. Il se caractérise, en philosophie de l'esprit, par la recherche des fonctions[3] des états mentaux plutôt que de leur nature.

 

Principal moteur des sciences cognitives, il permet une conception nouvelle de la recherche dans le domaine de l'esprit : en effet jusqu'ici la philosophie est la principale discipline engagée dans la philosophie de l'esprit. Aujourd'hui, 21° siècle, la recherche est beaucoup plus méthodique. L'idée est d'assimiler des types d'états mentaux à des fonctions. Si deux cas d'états mentaux sont du même type, c'est qu'ils partagent la même fonction.

 

C'est surtout une rupture avec le béhaviorisme qu'offre le fonctionnalisme. En effet la « boîte noire » du mental, que se gardaient bien d'explorer les béhavioristes, est maintenant ouverte. Même si c'est pour la remplacer par d'autres boîtes plus petites : les états mentaux. Il faut rajouter que, pour le fonctionnalisme, un état mental peut être présent même s'il n'y a pas d'input sensoriel ni même d'output comportemental (la dépression légère, les désirs refoulés et/ou contrôlés...)

 

Le fonctionnalisme de la machine

 

La grande idée de la pensée du fonctionnalisme de la machine est qu'elle compare l'esprit à un ordinateur. Le philosophe Daniel C. Dennett lui a donné le nom de "fonctionnalisme de l'ordinateur" ou encore celui de « IA Forte ». La conception est très en vogue dans le domaine de l'intelligence artificielle et des sciences cognitives.

Très inspirée par les idées de Darwin, le fonctionnalisme de la machine détermine que les états mentaux internes, par exemple la peur, la douleur ou la joie, sont reliés causalement à d'autres états mentaux. Pouvant résulter de certaines entrées sensorielles, comme la sensation de brûlure, lequel, à son tour, engendre certains comportements, comme le retrait du membre. C'est une théorie qui définit les entités psychologiques par la fonction adaptative qu'elles exercent.

 

Alan Turing (1912-1954) joua un rôle capital dans la conception des ordinateurs tels que nous les connaissons aujourd'hui, il concevait l'esprit comme une machine automatique à résoudre des problèmes, machine qui est au fondement de la technologie informatique moderne. L'esprit, tout comme la machine, c'est l'ensemble des relations de cause et d'effet des états mentaux internes. Un peu comme un logiciel sait quelle suite d'opérations effectuer après une action de l'utilisateur - rapport Hardware / Software et Input (sensorielle) et Output (comportement). Selon Searle, l'intelligence artificielle dite "forte" veut que l'esprit soit au cerveau ce que le programme est à l'ordinateur; ou plus simplement, l'esprit n'est qu'un programme d'ordinateur.

 

C'est donc en termes de relations causales des états mentaux que le fonctionnalisme définit l'esprit. Les symboles sont reliés les uns aux autres. Ils se connectent avec le respect d'une sémantique et de règles. L'idée est que l'esprit fonctionnerait comme une sorte de grammaire, la grammaire de la pensée. Les états mentaux sont des états de la machine de Turing et nous serions, nous humains, enfin notre esprit, le résultat des calcules probabilistes possibles de ces états mentaux.

 

Le béhaviorisme[4] se voit complété considérablement. L'esprit n'est plus le résultat d'une analyse du comportement de l'individu mais le produit d'actions d'états internes qui agissent sur, et dans, le rapport Homme/Comportement. Le fonctionnalisme reconnaît que les états mentaux ont une efficacité causale, rôle causal que les béhavioristes ne reconnaissent pas mais qui offre pourtant une solution à de nombreuses lacunes[5].

 

Il y a de nombreuses objections qui s'adressent plus particulièrement à la conception fonctionnaliste qui fait de l'esprit un ordinateur. L'argument de l'incomplétude de Penrose, celui du spectre inversé, des qualia absents ou encore bien d'autres. C'est Searle qui apporte les réfutations considérées comme les plus éclatantes : L'argument de la chambre chinoise[6] et celui de la dissolution de la syntaxe[7] sont des plus éloquents.


En parallèle Franck Jackson imagine son argument autour d'une histoire, celle de Mary. C'est le concept qui est aujourd'hui connu sous le nom « Mary et les couleurs » que nous regardons dans ce document.


Franck Jackson

 

Frank Jackson commence par étudier les mathématiques et la philosophie à l'université de Melbourne. Il obtient son diplôme de Docteur[8] en philosophie à l'université de La Trobe.
Ensuite il enseigne à Adélaïde en 1967 avant de retourner à La Trobe et enfin de partir pour l'université Monash en 1978. Il rejoint l'Université Nationale Australienne (ANU) en 1986 comme professeur et chef du département de philosophie au centre de recherches et de formations en sciences humaines.

 

À l'ANU Jackson est directeur de l'institut des études avancées de 1998 à 2001, il devient vice-président du département recherches en 2001 et il occupe la fonction de directeur de l'école de recherches des sciences sociales de 2004 à 2007. Il a été nommé en tant que professeur distingué de l'ANU en 2003.

 

Depuis il a accepté une place à temps partiel à l'université de Princeton, où il passera le semestre d'automne tous les ans, et à une fonction partielle de chercheur à l'université de La Trobe.

Il réside un mois par an à l'école de recherche en sciences sociales (RSSS) à l'université nationale australienne.

 

Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement c'est ce qu'il a inventé en 1982. Alors que le formalisme connaît son moment de gloire avec l'évolution croissante des technologies de l'information, Frank Jackson se penche sur la question est découvre un argument majeur à l'encontre de ce système.

 

Description : me


« Mary et les couleurs »

 

Mary est une jeune femme issue de l'imagination de F. Jackson. Elle se présente sous l'aspect d'une personne ordinaire mais qui serait spéciale à deux égards :

 

- Pour commencer elle a été élevé avec comme seule expérience visuelle ce que nous verrions dans un vieux film en noir et blanc. L'histoire peut être complétée sur ce point délicat de différentes manières : Certains parlent de lunettes qui lui serait fixées au visage dès sa naissance, d'autres imaginent des implants chroniques pour annuler la diversité spectrale de la lumière...Qu'importe la technique, le résultat doit être, pour l'histoire, une vision en noir et blanc de la jeune femme.

 

 

N'ayant jamais perçu de couleurs, elle ne sait donc pas l'effet que cela fait d'avoir une sensation de couleur.

 

Description : couleur    Description : noir&blanc

 

- Enfin Mary est une brillante neuroscientifique spécialisée en neurophysiologie de la vision, en dépit de sa cécité artificielle pour les couleurs.

Elle sait tout ce qu'il y à savoir sur la nature du système visuel humain et sur la manière dont le cerveau discrimine et représente les couleurs. Elle connaît tout de la vision humaine, toutes les informations physiques qu'il est possible de détenir concernant les phénomènes nerveux qui se produisent lorsque qu'un humain voit des tomates mûres, ou le ciel bleu, ou n'importe quelle couleur.
Analyse

 

Jackson fait la conclusion suivante : Bien que Mary possède toutes les connaissances sur le sujet, elle ne sera jamais l'effet que cela fait de voir un objet rouge. L'effet, réel, que cela fait d'avoir une sensation visuelle de rouge comme n'importe qui.

 

Ce déficit est véritable, parce que Mary apprendra certainement quelque chose, une fois sa vision des couleurs retrouvée, si on lui présente un objet coloré. Elle apprendrait enfin l'effet que cela fait d'observer une couleur, d'avoir une sensation visuelle normale.

On ignorera les lésions cérébrales et autres problèmes qui accompagneraient certainement la perte des couleurs que devraient subir Mary. A ce moment ses ressources neuronales pour la vision des couleurs devaient être sérieusement atrophiées. Ignorons cela et considérons que sa vue est redevenue entièrement normale.

On doit conclure que ses connaissances précédentes étaient incomplètes.

Mais nous avions posé au départ qu'elle possédait toutes les connaissances physiques.

Il s'ensuit que les connaissances physiques n'épuisent pas l'ensemble des connaissances.

 

Jackson conclut, tout comme Nagel avant lui avec sa chauve-souris[9], qu'il y a des limites à ce que la science physique peut nous dire au sujet des contenus de l'expérience consciente. S'il en va bien ainsi, c'est qu'elle ignore quelque chose de très important sur les couleurs qui n'est pas contenue dans leurs descriptions causales ou physiques, aussi complètes soient-elles, mais qui est réservée à ceux-là seuls qui en font l'expérience sensible. Il s'ensuit qu'il y a quelque chose d'irréductible dans l'expérience personnelle ou subjective des couleurs et que le matérialisme, de même que sa variante fonctionnaliste, est une théorie fausse de l'esprit.

 

Mary ne connaît rien du monde en couleur via ses propres voies. En effet ses voies « auto connectées » l'ont maintenu dans l'incapacité de ne jamais connaître une sensation de couleur.

Aussi bons, complets, détaillés et explicites que pourraient être les manuels d'apprentissage en neuroscience, ils ne permettraient jamais la construction d'une représentation des couleurs. En tout cas, jamais comme le permettraient les voies autos connectées d'un individu via son expérience personnelle.

Si, en effet, une représentation du rouge existe chez Mary alors elle réside dans des voies neurales complètement différentes, dans une autre zone de son cerveau. Dans la zone formée lorsqu'elle a appris et mémorisé les neurosciences via les manuels par exemple.

 

Donc si un jour la cécité de Mary venait à disparaître il est tout à fait certain, d'après Jackson, que la jeune femme apprendrait quelque chose de nouveau. Que misse en face d'un objet coloré elle découvrirait la sensation de couleur comme elle ne l'a jamais connu avant, sur un nouveau plan, celui de ses voies autos connectées.


Développement

 

Il est possible, tout fois, d'ajouter à cela que l'existence véritable chez Mary de ce plan particulier et préscientifique de connaissance n'implique pas que ce qui devient connu soit de nature non physique.

L'objet de la nouvelle connaissance « auto connectée » de Mary concerne ses propres états sensoriels, états complètements inconnus pour Mary jusque là, selon Jackson.

Or cet état Mary le connaît très bien, elle y serait même fortement familière. Un codage de trois informations (Rouge, Vert, Bleu) sur les neurones de l'aire V4 dans le cerveau humain. C'est une sensation très certainement nouvelle pour Mary. C'est la première fois qu'elle utilise ses voies « autos connectée » mais elle a observé le même phénomène, des milliers de fois auparavant, dans les voies « autos connectée » des autres individus.

Et c'est la même chose chez elle que chez tous les autres : quelque chose de physique.

 

Il y a là quelque chose à extraire de ce raisonnement. Une hypothèse partagée par un grand nombre de philosophes, et pas seulement Nagel et Jackson, est que l'approche physicaliste, computationnelle et neuroscientifique de la cognition humain est, pour l'essentiel, hostile à la notion de conscience et à la perspective unique à la première personne que toute creature possède sur elle-même et sur le monde en général. Supposons que nous partagions l'intuition que Marie a appris quelque chose de nouveau lorsqu'elle a vu les couleurs pour la première fois, ne devons-nous pas admettre que quelque chose d'inhérent à notre expérience ne peut pas être décrit en termes physicalistes ? L'argument de Marie semble indiquer exactement la distinction entre savoir quelque chose et faire l'expérience de quelque chose[10].

  
Mon opinion

 

Pour commencer je tiens à préciser ici que je ne suis pas philosophe, ni philosophe de l'esprit. Ainsi je tiens, par avance, à m'excuser pour les erreurs et/ou les mauvaises interprétations que j'ai pu faire jusque là et que je pourrais encore faire maintenant.

 

Depuis le début de ma réflexion sur l'esprit je pense être davantage moniste[11] que dualiste[12]. Pour des raisons personnelles, je ne crois pas en l'existence d'un esprit distinct du corps physique[13]. D'après moi seul l'univers physique est concevable. L'existence, d'où son appellation, de l'esprit n'est pas à remettre en cause ici. Seule sa nature l'est. Après la mort de l'individu son esprit, comme son corps, disparaît (pour être transformée, ce qui arrive à la matière, ou pour tout simplement ne plus exister du tout, pour ce que devient l'esprit).

 

Voila pourquoi je me suis intéressé particulièrement au sujet du fonctionnalisme. Je suis depuis toujours très intéressé par le fonctionnalisme de la machine. L'idée de concevoir le rapport corps/esprit comme hardware/software me semble une excellente idée.

Evidement le but de ce papier n'est pas de convaincre ses lecteurs à suivre sa direction philosophique. Je ne fais que présenter mes opinions avec le plus d'objectivité possible.

 

L'ordinateur est à notre époque le symbole frappant de la puissance de calcul des machines.  Les avancées de la recherche en Intelligence Artificielle et des systèmes d'imitation de la pensé humaine sont de plus en plus impressionnant. Alors que comprendre sur l'esprit humain quand on peut supposer, très fortement, qu'une machine l'imitera parfaitement dans un future plus ou moins proche ?

Déjà pourquoi ne pas parler du rapport hard/soft de la machine. C'est une comparaison entre - programme/machine qui l'implémente - et - esprit/corps qui s'anime. Prenons un ordinateur classique. Pour analogie choisissons le système d'exploitation comme programme : il contrôle les périphériques disponibles sur la machine (clavier, souris, hauts parleurs, écran...), parfois ces utilisations sont visibles et observables par l'utilisateur et parfois non (la gestion de la rame se fait complètement hors de vision de l'utilisateur, plus mécaniquement l'alignement des cartouches d'encre se fait au niveau interne de l'imprimante). Cependant le système d'exploitation ne serait pas exécutable sans certains composants indispensables à l'ordinateur (unité centrale, carte graphique, disque dure ou unité de stockage...).

 

Le corps humain est très comparable à ce model. L'esprit permet de contrôler les différentes partie du corps (certain consciemment, d'autre inconsciemment) mais le rapport inverse est irréfutable. Il est impossible de remettre en question qu'un mal de ventre a des répercutions sur l'esprit. On exclut les cas fantomatiques et autres phénomènes non expliqués qui pourraient être des preuves inverse du raisonnement mais qui ne sont, pour le moment, jamais prouvées.

 

Regardons ce qui se passe en cas de disfonctionnement.


Un être vivant à qui ont couperait un membre, membre non vitale et avec une plaie soignable, et soignée (on exclut donc directement l'idée de lui couper la tête[14]). L'être humain continue de vivre, certes avec des différences de comportement, des inconvénients et des difficultés à accomplir des taches. Tout comme le ferrait le système d'exploitation en cas de défaillance de la carte son ou de la souris. L'ordinateur démarre mais son utilisation est plus délicate. Le système d'exploitation est exécuté sans son pour un problème de carte son, sans image pour un problème d'écran ou même sans interaction avec l'utilisateur pour un problème d'entré/sortie.

 

Revenons à Mary. Regardons ce qui se passerait si on la compare à un ordinateur. L'ordinateur ne connaît qu'un environnement en deux dimensions (vision noir et blanc dans l'histoire de Jackson). Comment fonctionne le programme quand il est confronté à l'apparition d'un nouveau problème, à une exécution dans un univers différent de l'univers habituel.

Et bien fessons le test. Je lance un ordinateur dans une chambre sans aucune lumière. Il démarre et fonctionne sans problème. Evidement je prends ici un exemple simpliste, qui m'arrange très bien car je ne fais que modifier l'environnement mais pas la machine ni son interaction avec le milieu. Regardons autre chose.

L'ordinateur est connecté à Internet. Il subit l'attaque d'un virus. Que se passe-t-il cette fois ? Première réaction il cherche à identifier l'origine du problème et la nature du virus. Il consulte sa mémoire et ses ressources disponibles afin de trouver une explication à se nouveau phénomène. Mary fait très certainement la même chose quand elle voit pour la première fois du rouge.

Là il y a deux cas possible :

 

-        la machine connaît et identifie le problème. On suppose que le virus est répertorié dans la mémoire de l'appareil. Il existe donc une liste d'opérations à effectuer en cas d'apparition du problème. On peut supposer que le programmeur du système aurait pris ce soin à la conception de sa machine[15] ou qu'un système de mémoire[16] aurait déjà corrigé le problème avant.

-        la machine ne connaît pas la source du problème. Cette fois c'est une situation d'apprentissage qui se met en place. Il existe plusieurs procédures dans le milieu informatique mais celle qui me semble être la plus représentative serait la suivante :

 

Le système fait une copie intégrale, ou partielle mais ciblée, de sa mémoire au moment de la détection du problème. Il envoie cette image (image d'un fonctionnement problématique)  à d'autres entités [17]présentent sur son réseau. Si la solution est trouvée rapidement la machine est corrigée à temps (elle est sauvée), sinon elle aura permis la détection d'un virus pour le reste des machines de son réseau.

La solution au problème (au virus) ne sort pas de n'importe où. Elle est générée par un organisme spécialisé qui a pour fonction de défendre la machine contre les agressions (l'anti-virus). Je ne peux affirmer que la création de solutions d'anti-virus, pour le milieu informatique, se fait aujourd'hui automatiquement - loin de la d'ailleurs. Mais les recherches dans ce domaine[18] font des progres considérables.

 

            Pour ce qui est de l'apprentissage. L'ordinateur qu'incarne Mary est confronté à un environnement nouveau (le virus est les nouvelles couleurs en quelque sorte) mais il n'a aucun autres partenaires sur son réseau hormis lui même. On ne s'intéresse qu'à Mary en tant que personne, son interaction avec les autres personnes « valides » n'est pas prit en compte.

Et bien sur ce sujet l'informatique moderne répond très bien à la question. Je ne suis pas un spécialiste dans ce domaine mais les réseaux de neurones[19] répondent maintenant très bien à ce problème qu'est l'apprentissage.

Ainsi je ne fais que citer des noms comme réseaux associatifs, de la famille des réseaux récurrents pour l'apprentissage non supervisé, les neurones « coactifs » ou Hebb sont des procédés capables d'apprentissage par coeur ou déterministes.

Ainsi on peut imaginer que « l'ordinateur Mary » accumule les nouvelles informations et modifie son réseau de neurones pour les stocker en mémoire. Leur traitement futur est une autre étape encore.

            Ici c'est un peu comme si on donné à « l'ordinateur Mary » un nouveau périphérique de capture des couleurs. Comme pour n'importe quel matériel il faut que l'ordinateur possède le driver, le pilote, pour renseigner le programme principal de son mode d'emploi.

Ici le driver est manquant et il faut le concevoir soit même. Et bien comme pour le nouveau virus des organismes auxiliaires se chargent de cela. Imaginons, pour rester très simple, un système qui se compose de sous parties :

 

-   une première pour trouver quel sont les mouvement possible du membre (via, pourquoi pas, les terminaisons nerveuses disponibles[20] pour le nouveau membre)

-   une seconde pour conserver et répertorier toutes les informations issues du nouveau membre (tout est stocker pour un examen futur des données)

-   ensuite une autre pour établir des règles de fonctionnement via des inférences (430 = bleu = ciel[21], 530 = vert = feuille de l'arbre, 625 = rouge = tomate mûre...) tout cela en terme de ressenti évidement.

-   Et enfin pourquoi ne pas imaginer une dernière sous partie pour établir et appliquer le nouveau mode d'emploi du nouveau membre disponible.

 

En effet cette analyse est très superficielle mais elle permet de justifier et d'expliquer un comportement qui semble convenir aussi bien à une machine qu'à un être humain.

 

Enfin mon dernier argument, pour défendre l'idée du fonctionnalisme de la machine, est l'idée de synergie. Comme un groupe qui travaille sur une question, l'ensemble des participants, peut importe leur rôle, contribuent à l'élaboration de la réponse finale. Ne serait-ce que le membre inutile, qui se désintéresse de la question, mais qui par sa simple présence agit sur le comportement de autre acteurs du débat.

Voila comment je conçois l'esprit humain. Comme la réponse de tous les intervenants de l'organisme.

 

            On place depuis très longtemps, trop longtemps peut être, le siège la conscience dans le cerveau. C'est selon peut être une erreur ou du moins une trop grande simplification. Evidement je ne suis pas en mesure de prouver anatomiquement mon idée. Mais des travaux Américains ont confirmé mon intuition[22]. Ainsi je continue mon idée d'alliance des organes du corps. L'organisme présente un réseau complexe de nerfs reliant tous les organes (entre eux et au cerveau) alors pourquoi se contraindre dans l'idée que seul le cerveau décide du comportement à établir ?

 

On sait aujourd'hui que les messages nerveux sont transmis via des intensités de signal très faibles. Cette information est établie et accepté mais on continue d'ignorer exactement la signification de ses signaux.

Le potentiel d'action qui déclanche l'envoi du signal nerveux s'observe sur des appareils prévus à cet effet. Mais le problème est le suivant: qu'en est-il des informations reçues du cerveau par les autres organes au même moment ? Et qu'en est-il des réceptions des autres organes au même moment ?

 

Conclusion

 

Il reste beaucoup de travail, autant à la science qu'aux philosophes ou aux psychologues, avant de pouvoir expliquer l'esprit humain.

Franck Jackson à soulevé une question importante, la distinction entre savoir quelque chose et faire l'expérience de quelque chose. C'est une interrogation fondamentale tant en philosophie de l'esprit qu'en Intelligence Artificielle. Mais elle ouvre une autre grande question qui est encore sans réponse : comment stocker, mémoriser, le ressenti d'une expérience ?


 Bibliographie

 

Philosophie de l'esprit

            De Denis Fisette, Pierre Poirier

            Publié 2000

            editeur : Vrin

            Philosophy of mind

            338 pages

            ISBN 2711614735

            Chapitre 3 page 124

            Lien : http://books.google.fr/books?id=ghdT54uPZRkC&pg=PA124&lpg=PA124&dq=Frank+Jackson+couleurs&source=web&ots=kKLNa_WwHL&sig=-5P0fWp6JO570EfSK5hG2QIy6Iw&hl=fr

 

Le cerveau, Moteur de la raison, siège de l'âme

            De Paul M. Churchland

            Traduction de la 1ere édition américain par Aline Pélissier

            Edition : DeBoeck Université

            Partie 2 - Chapitre 8 : L'énigme de la conscience

Titre 4 : Qualités sensorielles : le neuroscientifique Jackson page 227

            Lien : http://books.google.fr/books?id=jDCJygTjDL0C&pg=PA227&lpg=PA227&dq=frank+jackson+couleur&source=web&ots=UoASEMafLW&sig=bcb9ZTRGYoLgpISJYSGVB9mA2u8&hl=fr#PPA227,M1

 

Documentation sur Frank Jackson :

            http://philrsss.anu.edu.au/people-defaults/fcj/index.php3

            Email : fjackson@princeton.edu

            ANU : http://www.anu.edu.au/

            RSSS : http://rsss.anu.edu.au/

 

Relier la conscience phénoménale et éliminer le fossé explicatif

            De Maria Clara Dias

            Centro de Ética e Filosofia da Mente/UFRJ

     http://www.ifcs.ufrj.br/cefm/publicacoes/conscience.pdf



[1] Il y à aussi le fonctionnalisme du sens commun (Lewis) ou le fonctionnalisme téléotolgique.

[2] Ce que je ne fais que entre guillemets car encore maintenant je ne suis pas certain d'être complètement renseigné sur la question. Le domaine est très vaste et il regroupe de nombreuses informations qu'il est délicat de connaître parfaitement. Rajoutons à cela la barrière de la langue : Franck Jackson est Australien et les principales études qui concernent son sujet sont réalisées par ses étudiants anglophones.

[3] Les reins sont au système sanguin ce que les filtres sont au trajet du carburant. Le coeur est à l'organisme ce que l'essence est au moteur. La fonction est similaire et indépendante du matériau.

[4] Idée qui caractérise les états mentaux comme dispositions comportementales.

[5] Problème du holisme par exemple.

[6] Dialoguer avec un étranger dans une langue étrangère et cela sans même maîtriser le langage. Supposons la détention d'un manuel extrêmement performant. Dans ce cas la communication semble être établie sans problème, or où est l'esprit ici ? L'imitation, quasi parfaite, du langage justifie-t-elle que l'esprit est lui aussi imitable par une machine ? Le langage respecte une syntaxe mais l'esprit détient des contenus mentaux.

[7] Un algorithme peut être implémenté sur n'importe quel système. Voila la base du raisonnement de Searle quand il indique qu'il ne faut pas se limiter au système mais aussi regarder ce que fait le programme et surtout ce qu'il aurait fait dans d'autres circonstances.

[8] Diplôme équivalent à notre Doctorat.

[9] La chauve-souris de Nagel : Pourrons nous un jour connaître l'effet que cela fait d'avoir un sens comme celui d'une chauve-souris (sonar) ? Les caractères intrinsèques d'expériences ressenties nous resteront encore inconnus, même avec une analyse des activités neurales spécifiques du cerveau de l'animal. En conséquence, une science purement physique semble avoir certaines limites qu'elle atteint au niveau subjectif des contenus de conscience.

 

[10] Savoir que le feu brûle et faire l'expérience d'une brûlure. Même avec toutes les connaissances physiques sur le sujet la sensation de douleur provoquée par la brûlure reste complètement inconnue pour l'individu qui ne l'a pas essayé via ses propres voies autos connectées.

[11] L'esprit n'existe pas sans le corps et, pourquoi pas, inversement. La matière et l'esprit ne sont pas essentiellement différents.

[12] Le corps et l'esprit sont séparables. L'univers entier est divisé en deux, il existe différentes conception du dualisme : forme/matière, analytiques/symbolique, apparence/réalité...et en philosophie de l'esprit esprit/matière.

[13] Qui peut prendre le nom d'âme quand on s'éloigne vers le coté religieux de la chose.

[14] Elargissement vers Putnam et son idée du « cerveaux dans une cuve ». L'idée n'est pas vraiment en conformité avec mon raisonnement et ma manière de penser le problème mais s'y intéressé n'est pas inutile.

[15] L'exemple le plus frappant pour imager cette idée serait le pare feu de l'ordinateur. Un système permettant de protéger la machine des attaques extérieur et qui est présent à la base dans, quasiment, tous les ordinateurs reliés, ou pouvant être reliés, à Internet.

[16] Un système qui aurait comme semblable celui du corps humain et de ses anti-corps. Le vaccin est la preuve évidente que ce système fonctionne.

[17] Autre entité qui peut être son anti-virus par exemple. Sur une autre machine ou sur la même en fonction de l'importance du problème.

[18] La virologie informatique est un problème d'envergure mondial. Son traitement automatique est d'ailleurs un des centres d'intérêt principal de beaucoup d'école d'ingénieur informatique française. Je cite l'ESIAL pour le public et l'ESIEA le privée mais beaucoup d'autres s'y intéresse. (22mai conférence virologie à Laval)

[19] Je m'appuis particulièrement sur les cours de monsieur Boniface enseignant en licences sciences cognitives à l'université Nancy 2.

[20] Le système existe déjà dans le corps humain et est très souvent utilisé en mécanique. C'est un système qui peut être très complexe mais qui dans l'idée est assez simple à expliquer. Deux connexions relient le muscle, ou le bras métallique, la première qui renseigne de la force de pression et la seconde de la force de tension. Ensuite vient s'ajouter un mécanisme de rétro contrôle négatif ou positif afin d'éviter les cassures du matériel. On peut maintenant ajouter à ce schéma des connexions sensorielles pour renseigner un autre système de l'état du produit.

[21] « Bleu = ciel » cette déduction va à l'encontre des anciennes expériences de mary. Mais elle sait que l'onde lumineuse provenant du ciel est de l'ordre du 430nm, connaissance physique du monde, image du programmeur qui lui aurait donné l'information pendant le codage du programme. Une fois le matériel de la vision ajusté, elle apprend la vraie couleur de la valeur et la mémorise pour l'avenir.

[22] Cf science et vie junior datant d'une dizaine d'année déjà. L'article parle d'une influence non négligeable du système digestif sur le comportement des individus.